dimanche 7 février 2010

Traité de la photographie

La mise au point est ratée, dû au réglage manuel.

Rien n’est plus rageant que de voir une photographie, lorsque l’appareil est absent de mon sac. Comme pour la musique et l’oreille absolue, certains parlent d’« œil photographique ». Cette faculté innée ou acquise - encore obscure - permettrait de substituer son œil à un capteur 24x36 pour repérer les meilleures dispositions de photo dans le milieu environnant.  C’est une théorie élégante pour différencier les observateurs des moutons albinos déambulant dans une pâture complètement sous-exposée et dont les merveilles n’activent que les connexions synaptiques de « la ferme des célébrités ».  Bref.

L’œil est une bonne chose, mais sans son sujet, le photographe n’est rien. La nature recèle de merveilles, faune ou flore, et les œuvres humaines présentent elles aussi un intérêt. Le tout est de réussir à imprimer ces émotions sur une pellicule, ou une carte mémoire.

Le chemin pour devenir un « bon » photographe est  long et difficile, contrairement à celui de la poésie, de la philosophie et des sciences, d’après les autoproclamés poètes, philosophes et scientifiques rencontrés récemment. En cela, la photo est proche de la musique : Au-delà de la technique pure (cadrage, lumière, mettre les cordes en branle, lire une partition), il faut trouver l’harmonie. Wagner n’a pas écrit ses symphonies en plaçant des notes au hasard, car le cas échéant, il ne donnerait pas envie d’envahir la Pologne. La seule différence résidant dans l’existence préalable de la partition (environnement) et du métier du photographe que de transmettre les émotions d’icelle au spectateur final.

Sur ce chemin, beaucoup se perdent. D’aucuns, soi-disant photographes, considèrent leurs portraits de famille comme matière hautement artistique et ne se rendent pas compte du ténesme qu’ils me provoquent. Comme ces soi-disant artistes qui font d’un temps d’exposition trop grand, un flou artistique. La photographie vernaculaire est un art que tous ne maîtrisent pas.



Et puis il y a les autres. La photo qui me touche,  me dilate les pupilles, me transporte dans un monde ou l’endorphine remplace le sang, des doigts de pied à la rétine.  Bien souvent combinaison d’une technique et d’une inventivité conséquentes, même si parfois, un « potentiel » suffit à apprécier une photo (e.g. sujet et composition excellents avec une petite erreur de cadrage).



A l’inverse, les photos purement techniques, sans aucune émotion (portraits érotico-diurétique, revendications d’  « art moderne ») ne font que renforcer mon opinion des pseudo-artistes adeptes de l’onanisme intellectuel.

Mais qu’en est-il de mes propres photos ? On en trouve deux types : La photo descriptive, et la photo artistique. Bien sûr, ces deux types ne sont pas fondamentalement différents et peuvent parfois même s’entrecouper. Le premier type se fait plus rare, car il n’a d’intérêt que lors de projection dans lesquelles je suis présent pour raconter l’histoire de la photo. Le second tend à se démocratiser aussi vite que mon matériel et ma technique s’enrichissent. La joie de l’autodidacte que de découvrir une nouvelle fonction sur son appareil/logiciel préféré et d’en publier les résultats.

Cf. la photo ci-dessus.

La photographie est donc une manière de figer la nature à un instant t. Un bout de nature qui nous parle, qui nous émeut, que l’on trouve esthétique ou qui éveille nos sens. Un bout de nature qu’on se doit de figer sous son plus bel angle, d’un œil humain mais altéré par la technique et la retouche. Une nature embellie par l’Homme, mais laissée intacte, et qu’on peut admirer à l’infini. L’extase.

2 commentaires:

  1. Avec un texte pareil, tu as intérêt à ne nous mettre que de belles photos artistiques !

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  2. Elle est super! Pour la mise au point t'aurais gagné a diminuer un peu l'ouverture!
    Mais sinon chapeau

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